La vie scolaire

La vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (Fr) °° 1 H 51
Chronique d'un collège de Saint-Denis vue par une jeune conseillère d'éducation fraîchement débarquée d'Ardèche. Après le handicap de Fabien Marsaud, on se plonge dans les souvenirs de Mehdi Idri. Plutôt réussi, il y a de  vrais moments de comédie de situation, de bons mots et d'autres très émouvants. Les élèves des francs-moisins sont très attachants, quelques fois agaçants à l'image de Yanis, héros de la ZEP. C'est rythmé, joyeux avec des élèves aux caractères spécifiques ce qui n'élude pas les vraies difficultés de travailler en cité. On évite souvent le cliché, mais est-ce que le film donne vraiment de l'espoir pour ces générations et l'envie d'aller y travailler ? A réfléchir.

Une fille facile

Une fille facile de Rebecca Zlotowski (Fr) °°° 1 H 31
Passionnant. L'affiche, Zahia Dehar, Planetarium, rien de tout cela donnait envie d'aller voir ce film et pourtant c'est un petit bijou. Une ado ( Mina Farid parfaite) reçoit une cousine bombesque qui va bouleverser son été. Elle vit modestement avec sa mère, son meilleur ami gay rêve de devenir comédien, elle  devrait devenir stagiaire dans un hôtel. Bref quand pointe à l"horizon la facile facile, l'argent d'un milliardaire, leur yacht c'est l'éblouissement. Mais tout n'est pas si simple. Tout est histoire de valeur. Prostitution ? Sexe libre ? Jeu ou humiliation sourde ? Grande bourgeoisie vs prolétariat avec ses codes, ses fascinations et ses rapports de forces. Le choix de Zahia B. Bardot est une excellente idée et tous les personnages sont formidablement écrits, joués . Nuno Lopes ( soupir!) Benoit Magimel ( sobre et juste) Clotilde Courau ( Symbol de ce décalage) et Lakdhar Didri (à suivre). A voir absolument.

Vif-argent

Vif-argent de Stéphane Batut (Fr) °° 1 H 46
Voilà une proposition de cinéma un peu différente: une histoire de fantômes autour des Buttes-Chaumont et de la Butte Bergeyre . Juste ( Thimotée Robart) est un passeur, il aide les nouveaux morts à rejoindre l'autre monde en leur faisant raconter un souvenir marquant. Mais il tombe amoureux d'une vivante Agathe (Judith Chemla). Comment vivre leur passion ? Film onirique, un peu confus, élégant, attachant et bancal à la fois. 

L'affaire Pasolini

L'affaire Pasolini de David Grieco (Fr/I) °° 1 H 55
Les derniers mois du génial cinéaste italien. le 2 novembre 75 le corps de Pier Paolo est retrouvé sur une plage d'Ostie. Son ex-assistant propose une version autre que l'officielle. Son amant Pino Pelosi et lui même auraient été ( c'est fort probable) les victimes de complots qui mêlent politiques, mafia et quelques voyous. Ici pas de film à archives mais un va et vient entre rêves et réalité, un peu froid, esthétisant mais passionnant. pourquoi pas.

Late night

Late night de Nisha Ganatra (U.S) °° 1 H 42
Katerine ( Emma Thompson toujours très bien) animatrice de T.V est au sommet mais son audimat s'effondre. Son humour a vieilli. L'arrivée Milly ( Mindy Kaling) une jeune indienne au franc parler, féministe, un peu naïve mais volontaire et optimiste va bouster tout cela. Sympathique.

Once upon a time in... Hollywood

Once upon a time in... Hollywood de Quentin Tarantino (U.S) ¤ 2 H 41
Totalement surestimé, Tarantino n'a rien a dire et il met 2 h 41 pour nous le prouver. A chaque sortie on attend de retrouver l'esprit de ses premiers films. Mais ce n'est plus que pâles hommages à d'autres avec une vraie maîtrise de la mise en scène. Pendant une heure, belle reconstitution d'époque où l'on s'ennuie ferme qui nous montre inlassablement des voitures rouler, des portières s'ouvrir ou se fermer. Puis sa version hommage à Sharon Tate (pauvre Margot Robbie, on souffre pour elle) est carrément à mon avis indécente ( Qu'en pense Roman Polanski ?) Seul Brad Pitt s'en sort (mais difficilement) et une petite hippie auto-stoppeuse au charme indéniable. A vous de voir, moi c'est tout vu....

L'étincelle

L'étincelle de Benoit Masocco (Fr) °°° 1 H 39
Très beau documentaire sur la lutte LGBT +. depuis l'étincelle de Stonewall jusqu'à nos jours avec des interventions passionnantes de Badinter, Delanoë, Gérard Lefort et d'autres activistes américains ou français. Où l'on se rend compte de l'incroyable avancée de ces cinquante dernières années même s'il reste encore tant de choses à faire dans le monde, 10 pays condamnent à mort encore les homos. On ne l'aperçoit qu'un court moment mais C. Taubira émeut de suite, cette femme a quelque chose de spécial. A voir.

Thalasso

Thalasso de Guillaume Nicloux (Fr) °°° 1 H 30
Belle surprise que ce film, surtout le début où j'ai vraiment ri ( ça fait du bien). Voir Houellebecq confronté à la machine de cryothérapie est hilarant. La rencontre avec Depardieu est une excellente idée, leur duo est formidable. Bon, après, c'est vrai que la bande zigotos qui complète l’histoire est moins concluante mais leur échanges sur la vie, la mort, Dieu, la foi, l'amour, le vin, les dentiers sont savoureux. A voir;

haut perchés

Haut perchés d'Olivier Ducastel & Jacques martineau (Fr) °°° 1 H 30
Passées les 10 premières minutes qui peuvent effrayer, ce film bavard m'a emballé. Huis clos pour dénoncer un harcèlement (sexuel, moral selon) qui réunit quatre garçons et une fille victimes d'un prédateur enfermé dans une pièce à côté et où chacun peut s'il le veut aller pour assouvir sa vengeance (ou pas). Prétexte astucieux pour déballer, débattre, philosopher, de se brûler ou de se confesser, souvent de façon ludique ce qui n'empêche pas l'émotion au détour d'une parole de vous saisir. Cinq acteurs formidables Manika Auxire, Geoffroy Couët ...et un gros faible pour Simon Frenay (Nathan)

Roubaix, une lumière

Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin (Fr) °°° 1 H 59
Après la parenthèse ratée "Des fantômes d’Ismaël" on retrouve Desplechin magnifique dans un registre nouveau le polar. Une octogénaire est assassinée dans une impasse de Roubaix. Des voisines ( Léa Seydoux et Sara Forestier) appellent la police. De témoins elles deviennent suspectes. De ce fait divers, qui l'avait impressionné, l'auteur en décortique l'âme dans une mise en scène sublime portée par un Roschdy Zem incroyable d'humanité, de sagesse, d'intuition. Portrait d'une ville et de ses gens aux histoires toujours compliquées mais tellement touchantes. A voir. 

Je promets d'être sage

Je promets d'être sage de Ronan Le Page (Fr)°° 1 H 32
Entreprise absolument sympathique où l'on sourit plus souvent qu'on ne le pensait. Pio Marmaï est vraiment fait pour ce genre de rôle ( bien meilleur ici que "En liberté" n'en déplaise aux critiques) et Léa Drucker est de nouveau formidable ( Je l'adore). Pas besoin que loufoqueries façon "Perdrix" une histoire toute simple, convenue certes mais qui respire la bonne humeur avec des seconds rôles épatants. Comme dirait l'autre, c'est pas du Lubitsch mais...

L'intouchable, harvey Weinstein

L'intouchable, Harvey Weinstein d'Ursula Macfarlane (U.S) °° 1 H 39
Glaçant. Témoignages des victimes les moins connues du prédateur magnat du cinéma à 'Hollywood .
Inculpé pour viol, agression sexuelles ces plaintes vont aboutir au # MeToo. Rien ne devait l'arrêter et vu son comportement, son influence, son physique d'ours mal léché, de cette brutalité qui suinte de partout, on se rend compte du courage de ces actrices , car on peut noter que les grandes sont totalement absentes. Ce shérif qui voulait faire la loi partout est sous les barreaux, il ne peut plus bénéficier de l'hypocrisie du système. Très intéressant.

Midsommar

Midsommar d'Ari Aster (U.S) ¤ 2 H 20
Intrigué dans un premier temps, même si les scènes américaines non rien de particulier, ce film qui n'en finit pas, tourne au ridicule avec un scénario peu crédible voire simpliste. Pourtant on imagine ce qu'il aurait pu être, façon " Rosemary's Baby" cette secte jouant le rôle collectif du diable. Souvent pas très bien joué, cet objet passe à côté. Dommage parce que Ari Aster a du talent.

Perdrix

Perdrix d'Erwan Le Duc (Fr) °° 1 H 39
Un peu dans la lignée de "Au service de la France", une sorte d'humour décalé, pouvant être réaliste mais en même temps absurde, bref une proposition différente et c'est tant mieux. Mais quand on ose cela peut vraiment marcher et quelques fois beaucoup moins. Ce n'est pas grave c'est un film plaisant où l'on a plaisir à retrouver Swann Arlaud timide gendarme romantique et Maud Wyler trublion , sans gène, franche du collier à la limite de l’insolence, une bande de nudistes révolutionnaires, sans oublier Fanny Ardant, Nicolas Maury et une joyeuse équipe de flics branquignolesques. Doucement barré.

Une grande fille

Une grande fille de Kantemir Balagov (Russie) °° 2 H 17
 Mise en scène remarquable, image magnifique. L'auteur en est conscient et en rajoute beaucoup. Pourquoi autant étirer cette histoire étouffante. Deux femmes traumatisées par la guerre font une sorte d'alliance pour partager leur vie d'après. L'une a des absences figées (qui seront dramatiques) et est amoureuse de l'autre devenue stérile qui essaie de survivre et dont le rêve est d'avoir un enfant. Toutes deux sont infirmières de guerre. Il y a de beaux personnages : le paralysé, le médecin chef, l’amoureux transi qui nous apportent un peu de respiration dans ce monde glauque. Irritant mais passionnant en même temps. Russe, quoi.

Crawl

Crawl d'Alexandre Aja (U.S) ° 1 h 27
Contrat rempli au minimum. Certes Aja sait créer une ambiance anxiogène redoutable au début de son nouveau film avec l'arrivée du cyclone et la descente aux enfers que constitue la cave repère d’alligators affamés. Mais beaucoup trop de situations invraisemblables ( même si le film en est déjà une) nous éloignent de la peur et nous tirent vers la moquerie. (je veux absolument la marque de la cabine de douche qui résiste aux assauts des mâchoires redoutables et coups de queue de nos grosses bêtes plus que n'importe quelles autres obstacles rencontrés). Divertissant.