dimanche 30 novembre 2025

Orgueil et préjugés ...ou presque

 

Orgueil et préjugés... ou presque de Isobel McArthur (Théâtre Saint-Georges) ???

d'après Jane Austen, mise en scène de Johanna Boyé.

Pour la première fois, je ne sais pas si j'ai le droit de dire quoi que ce soit sur cette pièce pour ne pas leur nuire. En effet le théâtre nous a donné ( comme première catégorie) deux places en loge 13 occupée par quatre personnes ( prévue pour deux en temps de disette) La chaise touchant le muret on était obligé de mettre les jambes en perpendiculaire et de se baisser pour la grande dame de derrière moi puisse voir. Dans cette position de crapaud, au bout de cinq minutes, mes cicatrices d'une opération récente, me faisaient hurler de douleur. Bref n'osant pas partir je n'ai pas pu apprécier le spectacle qui m'a paru très bavard, très chargé en gags qui s'enchaînent tellement vite qu'on n'a pas le temps de les digérer, souvent à la limite de la vulgarité trop occupé à trouver une position moins handicapante. Les actrices avaient l'air de se donner à fond, de s'amuser et le public de rire souvent. Je suis allé me plaindre, ils m'ont dit qu'ils étaient obligé de faire cela parce qu'il y avait trop de monde. ( Cela concerne une dizaine de places) C'est scandaleux.


vendredi 28 novembre 2025

Les aigles de la république

 

Les aigles de la république de Tarik Saleh (Fr/Dan/Fin/All) ° 2 H 09

Une star de cinéma se voit obliger d'incarner d'Abdel Fattah al-Sissi dans un film à sa gloire alors qu'il n'est pas fan du personnage. Critique au vitriol du régime égyptien mais ce film met très longtemps à démarrer, beaucoup trop long, est finalement très classique. On a vu cela dans d'autres pays cent fois. C'est très décevant mais pas nul non plus. Pourquoi pas.

jeudi 27 novembre 2025

Vie privée

 

Vie privée de Rebecca Zlotowski (Fr) °°° 1 H 45

Amusant. A la mort d'une de ses patiente, une psychiatre imagine peut-être à raison que son entourage l'a assassiné, d'abord la fille, puis le père, puis... Jodie Foster trouve ici un très beau rôle où elle s'amuse comme une folle. Pour une fois j'ai adhéré à la mise en scène légère et intelligente de Rebecca Zlotowski. Si vous voulez passer un bon moment allez voir ce film, la distribution est impressionnante. Auteuil, Lacoste, Efira, A.Clément, Almaric, Sophie Guillemin, Noam Morgensztern (hilarant) ....

Dossier 137

 

Dossier 137 de Dominik Moll (Fr)°°° 1 H 55

Aussi prenant que "la nuit du douze", cette enquête menée par la géniale Léa Drucker est passionnante. Lors d'une intervention de gilets jaunes, un tir de Flash-Ball tiré par un policier blesse gravement un jeune manifestant qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Mais la scène a été filmée et une inspectrice de l'IGPN ouvre un nouveau dossier. L'enquête méticuleuse se heurte aux incompréhensions des autres policiers qui se sentent trahis, de la famille qui porte plainte et qui sait qu'elle n'obtiendra pas satisfaction. Film dossier à voir absolument.

mardi 25 novembre 2025

Sauna

 

Sauna de Mathias Broe (Dan) ° 1 H 53

Le sujet est intéressant mais ce film est trop long pour passionner vraiment. J'ai eu du mal à accrocher à cette romance entre un beau jeune homme qui assume pleinement sa sexualité et un homme en transition. Film qui parle aussi de la communauté queer de Copenhague, de son univers, qui ne m'a pas passionné, et qui sera l'élément de discorde dans le couple. Un gros bof.

L'envol

 

L'envol de Sergio De Leon (Ur/Arg) ¤ 1 H 31

Ce film aurait plutôt du s'inscrire au festival animalier de "Montier en Der" plutôt qu'ici puisqu'il ne parle que de pigeons voyageurs. Le jeune héros qui s'occupe du colombier a une tête à claque, fait la moue continuellement et se comporte bizarrement. Très vite on ne supporte plus les roucoulements (ceux des garçons aussi) et on se demande si ce n'est pas nous qu'on a pris pour les pigeons de la farce.

lundi 24 novembre 2025

Cactus pears

 
Cactus pears de Rohan Parashuram Kanawade (Inde) °°° 1 H 52

Anand revient dans son village pour la mort de son père. Envahi par les attentes familiales, il trouve le réconfort auprès de Balya, un ami d'enfance avec qui il va nouer une relation amoureuse. Ce film, un peu autobiographique met en scène une histoire d'amour douce entre deux êtres opposés (quoique) en un monde vraiment hostile ( à part les parents d'Anand): problèmes de castes, d'argent, de "on dit", de jalousie, de village, bref de tout. Du cinéma indépendant indien audacieux. Grand prix du jury à Sundance 2025.

Rien que le meilleur

 

Rien que le meilleur de Daniel Nolasco (Brésil) °° 1 H 44

Rien à voir avec son dernier film "Vent chaud". On est à Catalào au Brésil. Un paysan recueille un accidenté de moto, le soigne. Ils deviennent amants avec des scènes dignes d'un porno mais tout cela reste très beau, curieusement très romantique. Film en deux partie. La seconde (où je n'ai pas compris grand chose, ou imaginé différentes options) est beaucoup moins réussie, même un peu faiblarde mais ne nous fait pas oublier la première heure vraiment sublime et exaltante. Disons d'abord du Almodovar réussi puis du Lynch raté. 

vendredi 21 novembre 2025

Cher Evan Hansen

 

Cher Evan Hansen de Steven Levenson (Livret) (Théâtre de la Madeleine) ¤ 2 H 00

Pasek & Justin Paul (Musique) paroles d'Hoshi, mis en scène par Olivier Solivérès.

Toutes les critiques que j'ai lues en sortant du spectacle sont dithyrambiques, mais moi et Mathieu ,on s'est ennuyé comme jamais surtout pendant la première heure. Sujets sur les ados, abordés, comme dans toutes les séries Netflix, paroles mièvres, sur des musiques sirupeuses. Mal être, anxiété sociale, mensonges, impact des réseaux sociaux. Décors laid et anxiogène. Les comédiens par contre se donnent à fond et chantent plutôt pas mal des choses pas marrantes du tout. Je n'ai pas osé sortir mais ce n'était pas loin.


Une pointe d'amour

 

Une pointe d'amour de Maël Piriou (Fr) °°1 h 30

Sympatoche. Julia Piaton, qui est de tous les films cette année, s'offre un voyage en fauteuil roulant vers l'Espagne pour un dépucelage tarifié dans un bordel inclusif avec son compagnon Quentin Dolmaire dans le même état. Ils sont accompagnés de Grégory Gadebois  qui leur sert de chauffeur, d'infirmier et qui apporte une touche d'humour bien sentie. Pourquoi pas.

Face à la mer

 

Face à la mer d'Hélène Walsh (G.B) °°° 1 H 49

Dans un petit village côtier, Jack, marié, 3 enfants est ramasseur de moules. Il tient une ferme avec son frère et pense que son fils va rejoindre l'entreprise. Arrive un marin, Daniel, auquel il n'est pas insensible. C'est une histoire émouvante d'une certaine masculinité dans un univers franchement hostile, une communauté rurale, familiale. La réalisatrice arrive à filmer au plus près, sans mièvrerie aucune à capter le désir, l'abandon, la sensualité de deux êtres plus tout jeunes. C'est très beau, dans la lignée de "Seule la terre" ou "Los fuertes" avec un Barry Ward très touchant. A voir lors de sa sortie en salle.

jeudi 20 novembre 2025

Franz K.

 

Franz K. d'Agnieszka Holland (Tch/ Pol/Fr) °°° 2 H 07

Peut-on parler vraiment de biopic, tant la patte d'A. Holland est singulière et primordiale dans ce film. Ici on est plus proche d'un Serebrennikov déjanté qu'une "Kurys"bien sage. Il y a un milliard de plans, tous plus originaux les uns que les autres, un montage de ouf pour nous signifier les différentes facettes de l'écrivain. Elle entrecoupe avec malice les scènes d'époque avec le merchandising actuel de Prague (musée, circuit commenté, statue etc...) ce qui crée une situation comment dire "Kafkaïenne" ? On n'arrête pas de faire le va et vient. On comprend qu'avec un père "ogresque", deux femmes opposées, une sœur aimante, un univers un peu sombre il est écrit "La métamorphose" ou "Le procès". On vir ce film impressionnant comme un rêve (ou un cauchemar, selon). Idan Weiis y est formidable. A découvrir.

La foule

 

La foule de Sahand Kabiri (Iran) °°° 1 H 10

C'est pour l'instant le plus beau film du festival. Téhéran, Hamed, gay iranien, décide d'organiser une immense teuf à l'occasion du départ de son compagnon, dans le garage abandonné de la famille. Son frère tentera de l'en empêcher. Nouveau visage du cinéma iranien, plus festif mais toujours complètement politique et passionnant défiant la censure de l'état. C'est très drôle, provoquant, courageux, autofinancé, réalisé en douze jours à haut risque. Une perle à découvrir lors de sa sortie.

mercredi 19 novembre 2025

A marée haute

 

A marée haute de Marco Calvini (U.S) °° 1 H 45

Lourenço, immigrant brésilien, dont le visa arrive à expiration, vit à Provincetown seul . Son petit ami américain l'a quitté. Il croise Maurice un infirmier en vacances ( où c'est qu'on trouve le même ?) Ensemble, ils vont se reconstruire. Mélo assumé, dans la Mecque gay de la Nouvelle-Angleterre, qui parle d'honnêteté ( c'est pas si fréquent) mais qui ne casse pas trois pattes à un canard. Portrait sexy et touchant de deux êtres en recherche de repères. Pourquoi pas.

L'activiste

 

L'activiste de Romas Zabarauskas (Lituanie) °°° 1 H 33

Premier film du festival digne de réel intérêt. Andrius imprimeur vit avec Deividas, militant de la cause LGBTQ+ qui se fait assassiner chez lui à quelque jours de la Gay pride de Kaunas. Il décide d'infiltrer les fachos pour découvrir l'assassin. Après "Tomber pour Ali" Romas continue de dénoncer les politiques antigay par le truchement de couples qui se séparent ( ou se forment) en Lituanie. Montée nationaliste, LGBTphobie, fake news, les activistes sont les seuls qui peuvent enrayer la machine à broyer. Ambitieux . A découvrir.

mardi 18 novembre 2025

Les rêveurs

 

Les rêveurs d'Isabelle Carré (Fr) °° 1 H 46

Autobiographique. Sincère et doux ce film vient après une grande série sur, peu ou prou, la même thématique et c'est dommage. On n'a plus la même fraîcheur, le même regard neuf et vierge pour l'apprécier vraiment. A 14 ans elle fait une tentative de suicide et est placée dans une institution où elle comprend que plus tard elle sera comédienne. Elle nous évite les crises des ados enfermés qu'on nous aurait affligées ailleurs, pour nous inviter à porter un regard bienveillant et nous offrir un avenir possible à ces jeunes même si les moyens fondent comme neige au soleil. Pourquoi pas.


lundi 17 novembre 2025

Le Horla

 

Le Horla (Essaïon) °° 1 H 00

Le Horla est un très beau texte de Maupassant qu'on a plaisir à lire, à raconter mais est-ce qu'il est fait pour être joué ? Serge Dupuy se donne à fond mais je suis resté un peu à l'extérieur. La mise en scène du coup consiste à se lever, s'assoir, à ôter ou retirer sa veste. J'ai eu du mal à entrer dedans peut-être, aussi parce que la femme d'à côté a toussé pendant 20 minutes avant de quitter la salle, et qu'on entendait des voix derrière la porte d'entrée, pour la concentration c'est difficile. A vous de voir.

kika

 

Kika d'Alexe Poukine (Bel) °°° 1 H 55

Deuxième perle belge de la semaine. Kika assistance sociale au grand cœur se donne à fond pour résoudre les problèmes des gens mais ne sait pas gérer les siens. Après un deuil inattendu, pour pouvoir se loger et élever sa fille, elle décide par hasard de se convertir, dans ses temps libre, au BDSM genre dominatrice. Sa gaucherie, ses comportements à contre courent en font un film très drôle, très émouvant, très juste. La réalisatrice ne se moque pas des "clients" aux mœurs étranges, bien au contraire, ils deviennent pathétiquement attachants. Manon Clavel est une véritable révélation, avec sa voix d'Anna Mouglalis, elle est étonnante. A découvrir vraiment.

dimanche 16 novembre 2025

La fin des premières fois

 

La fin des premières fois de Rafael Ruiz Espejo (Mex) ¤ 1 h 16

Eduardo quitte son village mexicain pour Guadalajara pour passer un examen. Il vit ses premières expériences sexuelles et bla bla bla... Inspiré de son premier séjour ce film est assez insupportable. Son héros sosie de G. Attal ( Alejandro Quintana) fait connerie sur connerie et on s'ennuie vite d'un récit prévisible et débile. Beurk.



samedi 15 novembre 2025

Numéro deux

 

Numéro deux d'après David Foenkinos (Tristan Bernard) °° 

Mise en scène de Sophie Accard adaptée par Léonard Prain. En 1999 il ne reste que deux candidats pour le rôle d'Harry Potter. On va suivre l'histoire de celui qui n'a pas été choisi. Il y a plein de belles choses dans cette pièce surtout dans l'entourage du héros, même si le discours de Martin Hill (Potter/Martin Voisine) est un peu répétitif. Serge Da Silva est vraiment brillant dans tous ses personnages, tout comme Valentine Revel-Mouroz et le reste de la troupe. A voir. 

Avant- après

  

Avant-après de Manoël Dupont (Bel) °° 1 H 19

Jérémy rencontre Baptiste, tous deux ont une calvitie et décident d'aller à Istanbul pour faire des implants dans une clinique. Un lien inattendu se noue entre eux au fur et à mesure du séjour. Histoire de changements donc plutôt drôle, en tout cas différente de ce qu'on offre habituellement, faite de bric et de broc, assez bien jouée (on s'attache vite aux deux pieds nickelés) Bref une antidote au masculinisme. A noter la très belle affiche

Entre deux eaux (Sandbag dam)

 

Festival chéris-chéries (1)

Entre deux eaux (Sandbag dam) de Cejen Cernic Canak (Croatie/ Lit/Slo) °° 1 H 28

Dans un village croate menacé par une crue, Marko vit sous l'autorité pesante du père et de sa mère qui a fait chassé son amant à Berlin pour éviter les commérages. Celui-ci revient à l'occasion de l'enterrement du sien. Leur retrouvaille ravive des désirs enfouis. Emouvante mais classique histoire d'amour empêchée, avec le village figé dans les traditions. Après un début plutôt lent le film réussit à toucher nos cœurs de pierre.

vendredi 14 novembre 2025

Halonen

 

Halonen (Petit palais) °°°

Très belle exposition du peintre finlandais, ami de Gauguin, au petit palais qui continue de nous faire découvrir les peintres nordiques. Ses paysages sont magnifiques surtout la salle consacrée aux paysages enneigés. Il a été choisi pour révéler l'identité nordique lors d'exposition universelle (contre la Russie). Mais il y a aussi de très beaux portraits, et une mise en valeur des métiers artisanaux. Expo à découvrir.

Greuze

 

Jean-Baptiste Greuze (Petit palais) °

Peintre de l'enfance et d'une certaine société en changement, de l'intimité. Ce n'est pas du tout ma tasse de thé, très moralisant, même s'il peint l'enfant comme un vrai sujet, au delà des stéréotypes, avec un vrai sens de la lumière. Pas pour moi mais peut-être pour vous.

Insaisissables 3

 

Insaisissables 3 de Ruben Fleischer (U.S)°° 1 h 53

Un film dans la lignée des deux autres que l'on regarde avec plaisir . On retrouve son âme d'enfant avec le retour des cavaliers pour le braquage le plus impressionnant jamais imaginé. Ils sont accompagnés de trois nouveaux qui ont oublié d'être manchots. Mais c'est grâce à une vraie méchante ( Rosamund Pike) que le film gagne en intérêt parce que tout cela est assez convenu, dans le genre. En étant indulgeant. 



jeudi 13 novembre 2025

Frankenstein

 

Frankenstein de Guillermo Del Toro (U.S) ¤ 2 H 30

Long et ennuyeux. J'ai eu l'impression de voir mon premier film fait par l'IA. Extrêmement fidèle au livre mais totalement éloigné de son âme. Plus de romantisme, seulement un étalage d'effets spéciaux qui soulignent le prix faramineux du projet. Sa créature (Jacob Elordi s'en sort le mieux) est  lisse comme un robot moderne, son évolution incompréhensible. Oscar Isaac (Victor) en fait des tonnes, à la limite du supportable. Les loups qui attaquent la ferme sont hideux, comment peut-on faire d'aussi vilaines images avec les moyens d'aujourd'hui et la somme d'argent faramineuse qu'a obtenu Guillermo pour son film. Tout est l'avenant. La deuxième partie est un peu mieux même si on a l'impression d'être toujours dans du carton pâte. Beurk.         

On vous croit

 

On vous croit de Charlotte Devillers & Arnaud Dufeys (Bel) °°°° 1 H 18

Un choc. Alice et ses deux enfants se confronte à son ex mari (et père). au tribunal devant une juge aux affaires familiales.  Film court, âpre, radical, passionnant où la tension reste permanente jusqu'à la dernière seconde et même après. Bayard d'Or et primé à Berlin (prix du jury et d'interprétation pour Myriem Akheddiou, absolument bluffante). Sans doute violeur du petit, le père réclame la garde des enfants par la voix de Laurent Capelluto, qui arrive transmettre une humanité dingue à ce père toxique, c'est un véritable tour de force. Dans cet univers d'une blancheur immaculée du palais de justice, froid, glaçant même, on assiste à un plan séquence de 50 minutes en temps réel tout à fait saisissant avec de vrais avocats improvisant paraît-il. Un des grands films de cette année, à voir donc absolument.

mercredi 12 novembre 2025

Des vivants

 

Des vivants de Jean-Xavier de Lestrade & Antoine Lacomblez (Fr) °°° 8 épisodes

Comment retrouver le monde des vivants après avoir connu l'enfer du Bataclan. On suit le cheminement de la reconstruction de sept otages du "couloir" après leur traumatisme  qu'on ne peut imaginer. Ils s'appellent les "potages" devenus potes après avoir été otages. On est comme eux on vit une expérience inédite, choqué, ému, traumatisé, perdu, agacé, fatigué d'entendre les mêmes mots encore et encore, et de nouveau en colère, ou en quête de sens, de paroles. Pas de pathos, même souvent assez sec, avec beaucoup de pudeur même si l'horreur n'est pas cachée avec des entrées dans la vie sentimentale de chacun jusqu'au procès, sans oublier les autres victimes dont on cite tous les noms lors d'une commémoration. Un devoir de mémoire.



Six jours ce printemps là

 

Six jours ce printemps là de Joachim Lafosse (Fr) °° 1 H 32

Un petit film, comme une parenthèse d'insouciance, où Eye Haïdara offre clandestinement à ses deux enfants une semaine de vacances dans la villa luxueuse de ses beaux parents où ils n'ont plus le droit de mettre les pieds. Jules son nouveau petit ami les accompagne. Une prise de conscience du déclassement social par un divorce qui parce que dévoilé par petites touches émeut. Mise en scène habile qui crée une tension permanente, mais qui manque un peu de contenu. Pourquoi pas.

L'inconnu de la grande arche

 

L'inconnu de la grande arche de Stéphane Demoustier (Fr) ° 1 H 46

Pédagogique. Le suivi du chantier de l'arche de la défense de l'architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, choisi par François Mitterrand, resté plus ou moins, dans l'ombre. Film intéressant mais qui ne m'a pas passionné vraiment. Peut-être que le personnage du danois étant assez antipathique, on a du mal à compatir avec ses vrais problèmes de construction. Intégrité contre réalité du terrain, financement, etc... Pourquoi pas.

lundi 10 novembre 2025

HPI

 

HPI de Nicolas Jean & Alice Chegaray (Fr) °°° 5 saisons, 40 épisodes

Ne boudons pas notre plaisir, Audrey Fleurot, est formidable dans cette série policière très divertissante, aux intrigues assez bien ficelées. Politiquement très incorrecte, on sent la jubilation des auteurs à quitter les chemins bien tracés du genre. Il faut souligner les interprétations de tous les protagonistes qui font que ce divertissement est un peu plus remarquable que d'autres. On rit souvent, même si la musique s'essouffle au fur et à mesure des saisons. On s'amuse des clichés, on y apprend même des choses. Une assez jolie surprise.




Les braises

 

Les braises de Thomas Kruithof (Fr)°°° 1 H 45

C'est le genre de film qu'on n'a pas envie de voir et qu'on est content d'avoir vu tant il est mesuré, bien écrit, bien joué. On revit l'histoire des gilets jaunes par le prisme d'un couple qui se démène avec la vie de tous les jours: elle (Virginie Efira parfaite) est ouvrière dans une usine agroalimentaire et lui (Arieh Worthalter itou) chauffeur routier. Ils ne vont pas vivre la même histoire. Elle découvre le militantisme, le collectif, le don de soi , ce qui va contredire leur vie amoureuse simple et autocentrée jusqu'au déséquilibre et peut-être jusqu'à la rupture. Un film très politique mais qui semble la contourner, parce que jamais démonstratif, sincère et délicat. A voir.

dimanche 9 novembre 2025

La vague

 

La vague de Sebastiàn Lelio (Chili) ¤

Bien sûr le sujet, bien sûr les bonnes intentions mais comme dirait l'autre, l'enfer en est pavé. Des étudiantes (c'est inspiré des révoltes de 2018, au Chili) s'unissent pour lutter contre les viols et autres agressions sexuelles dans l'université. A part un hakka chorégraphié assez impressionnant au début, le reste déborde de clichés bavards jusqu'au ras-le-bol. On éprouve aucune compassion pour personne et on s'ennuie ferme d'où ma sortie avancée de la salle. 

vendredi 7 novembre 2025

T'as pas changé

 

T'as pas changé de Jérôme Commandeur (Fr) ° 1 H 45

Déçu. L'entreprise était prometteuse mais le résultat assez tristounet. Ce film n'est pas assez bien écrit, pas assez travaillé, du coup ça part en cacahuète. C'est d'abord très long à démarrer (40mn avant un semblant d'intérêt) puis ces retrouvailles d'ex-lycéens commencent à prendre avec tous les traumas d'antan qui resurgissent. Par contre le casting est de rêve (Paradis, Commandeur, Lafitte, Damiens, O. Cote, Zineb Triki, Rufus , Allegret .... et Patricia Kaas.) du gâchis. A vous de voir.

jeudi 6 novembre 2025

Le fantôme de l'Opéra

 

Le fantôme de l'Opéra d'après Gaston Leroux (Théâtre Antoine) °°°

Agréable. La musique de Marc Demais, le livret de Pierre-Yves Lebert et la mise en scène de Julien Alluguette en font un spectacle charmant. C'est une gageure de réduire à 1 h 20 le roman génial de mon auteur préféré (J'ai tous ses livres, certains d'époque, il me manque son autobiographie "Sur mon chemin" si quelqu'un l'a, je suis preneur) On ne retrouve pas évidemment toutes les subtilités du livre, mais les acteurs chantent super bien, jouent joliment la comédie et la soirée passe en un temps record, sur un plateau qui mériterait d'être plus grand, les comédiens sont un peu à l'étroit. Ana Ka est géniale en Carlotta, et Fabian Richard en directeur de Garnier.

Deux procureurs

 

Deux procureurs de Sergei Loznitsa (Fr/All/Hol/Let/Rou/Lit) °° 1 h 58

Un jeune magistrat, tout juste nommé, veut recueillir le témoignage d'un prisonnier politique en URSS sous Staline. 1937. La terreur règne sur le pays mais la naïveté et la pugnacité de ce premier procureur vont ouvrir certaines portes contre l'autoritarisme du régime. (Aleksander Kuznetsov impressionnant). Film assez austère, où l'on se balade comme dans un immense labyrinthe que forment la prison ou le palais du second procureur, on tourne en rond ( cela rappelle le rond point de R. Devos). Dommage qu'on sache de suite ce qui va arriver à ce candide idéaliste. Pourquoi pas. 

dimanche 2 novembre 2025

L'étranger

 

L'étranger de François Ozon (Fr) °°° 2 H 02

Magnifique adaptation de Camus par Ozon. Il nous propose une relecture que chacun pourra percevoir à sa façon. En noir et blanc majestueux, fidèle et parfois non au livre, sans voix off (merci, merci...) cela commence par de longues déambulations muettes, sèches, des regards vides et le silence. Employé de bureau modèle, il prend deux jours de congés pour aller à l'enterrement de sa mère, moment qui ne lui procure aucune émotion comme sa relation avec Marie, sa petite amie qu'il retrouve quelque fois jusqu'au moment où il commet l'acte. "J'ai tué un arabe" qui commence le film, phrase étonnante qui nous explique la situation de l'époque car c'est surtout un film sur la colonisation et les rapports entre arabes et "blancs" replacé dans le contexte historique. Le décors tout en détails le prouve, les historiettes locales aussi, mais bien sûr sous l'œil sensuel (amoureux?) du réalisateur qui, avec Benjamin Voisin, a trouvé l'acteur parfait, charnel, apathique, où existe une attirance homosexuelle avec son voisin (Pierre Lottin) ou un compagnon de cellule, voire l'objet du meurtre? A voir.